Chacun de nous a déjà vu des images de l’apiculteur au travail s’approchant de ses ruches. Habillé de sa combinaison de la tête au pied, tel un cosmonaute dans l’espace, et toujours accompagné d’une fumée légère, une part de mystère entoure ce métier, avouons-le.
Je suis allée pour vous à la rencontre d’Anne-Laure Forgerit – Au Pré des Abeilles – installée depuis 2017 à Notre Dame de Monts en tant qu’apicultrice en agriculture biologique, motivée par l’envie de travailler dans, avec et pour la Nature. Une professionnelle tout aussi passionnée par son métier que passionnante à écouter. Elle m’a accueillie dans sa miellerie, un lieu charmant dans le marais, pour m’expliquer comment fonctionnent les abeilles et comprendre les étapes de fabrication du miel.
Le métier d’apicultrice, ou l’art de mettre en musique le travail des abeilles
Dans la ruche
Quand arrivent mars-avril et le retour des beaux jours, c’est le redémarrage de la saison pour les abeilles. Il est lié à la météo, plus particulièrement à l’allongement des jours et à l’ensoleillement plus présent.
Dans la ruche, dès les premières rentrées de pollen, la reine relance sa ponte tranquillement. Il va donc y avoir les nouvelles naissances. Les butineuses (les abeilles les plus âgées) vont chercher le nectar des fleurs à l’extérieur de la ruche pour nourrir la colonie. Elles le ramènent à l’intérieur de la ruche et les ouvrières prennent le relais : elles le stockent dans les alvéoles.
Les abeilles produisent du miel pour se nourrir. Elles le stockent dans la partie basse de la ruche, c’est leur garde-manger. Mon rôle en tant qu’apicultrice est de stimuler la production. Je récolte uniquement le surplus dans les étages de la ruche : le grenier à miel.
Dans la miellerie
Une fois que toutes les alvéoles sont pleines de miel (operculées par les ouvrières), je transporte les cadres à la miellerie. Chaque ruche en compte dix.
Je retire la cire qui referme chaque alvéole, à l’aide d’un couteau. Je place alors les cadres dans l’extracteur et là, c’est la force centrifuge qui opère (comme l’essoreuse à salade !) et me permet de récolter le miel.
Le produit mature pendant 24 à 72 heures dans une grande cuve. La dernière étape consiste à enlever l’écume formée sur le dessus puis à mettre le miel en pot et à les étiqueter manuellement un à un, pour la vente.
Secrets d’apicultrice
J’ai pu constater que l’enfumoir et le lève-cadre étaient à l’apicultrice ce que les ciseaux sont au coiffeur et la truelle au maçon : des outils de travail indispensables, toujours à portée de main. Mais à quoi servent-ils ?
L’enfumoir permet de calmer les abeilles lorsque que j’approche de la ruche. Il vise à modifier leurs perceptions. Les abeilles communiquent entre elles par les odeurs, les phéromones, grâce à leurs antennes. Quand je diffuse la fumée, cela vient brouiller les odeurs et les empêchent donc de communiquer. Elles sont occupées à battre des ailes pour ventiler la fumée et, pendant ce temps-là, je peux travailler sereinement.
Le lève-cadre est quant à lui un accessoire plus pratico-pratique. Les abeilles mettent de la propolis tout autour des cadres, qui sont littéralement collés dans la ruche ! Il m’aide donc à sortir les cadres de la ruche.
La production de miel(s)
A chaque environnement sa végétation ; à chaque végétation un miel singulier. L’implantation de ruches dans des milieux variés permet d’obtenir des miels de goûts différents :
- Dans le bocage vendéen sont installées environ un tiers de mes ruches. J’y produis un miel de fleurs assez relevé, à base de châtaigniers ou de noisetiers, ainsi qu’un miel de prairie très typique, plus long en bouche.
- Dans le Marais Breton Vendéen, je récolte du miel d’aubépine et du miel de luzerne.
- Dans la forêt des Pays de Monts, je produis du miel d’acacia.
Le miel en cuisine
Le miel est bien souvent à la table du petit-déjeuner, consommé pur, sur des tartines ou pour accompagner un fromage blanc. Mais pensez-vous à l’intégrer en cuisine ? Anne-Laure m’a confié ses recettes favorites.
Mon plat phare, c’est le rôti de porc au miel.
Je salive déjà à l’idée de ces douces notes sucrées-salées !
Je transforme aussi le miel en pain d’épices. J’ai pour habitude de remplacer le sucre par du miel dans mes desserts. Un petit conseil : ne faites pas un “tant pour tant”. Le miel a un fort pouvoir sucrant. Une plus petite quantité suffit à sucrer vos préparations. Et il a aussi l’avantage d’être moins calorique !
Car oui, le miel marque des points côté santé, puisqu’il est un sucre naturel. Si la cuillérée de miel pour apaiser les maux de gorge est bien connue, quels sont ses autres atouts ?
L’organisme va pouvoir l’assimiler plus facilement. Le miel renforce les défenses immunitaires, avec un petit effet « coup de fouet » pour les sportifs.
Visitez la miellerie en compagnie d’Anne-Laure, l’apicultrice
Vous aussi, venez visiter la miellerie Au Pré des Abeilles durant l’été ! Anne-Laure ouvre les portes de son petit coin de paradis au cœur du marais. Elle vous offre avec bonheur une visite complète, adaptée à tous les publics. Tout un programme :
- La présentation de l’environnement de la production : le marais, sa végétation et les espèces animales qui y vivent, telles que l’avocette et la barge à queue noire.
- L’explication du fonctionnement des colonies d’abeilles : la reine, les butineuses, les ouvrières, les faux bourdons…
- Le métier d’apicultrice : la production de miel, le suivi des colonies, les outils de travail, l’hivernage des ruches…
- La visite du laboratoire
- Une dégustation de sa gamme de miels
Merci Anne-Laure pour ton accueil chaleureux et cette visite si instructive !
On retiendra surtout que les abeilles sont nos amies, 75 % de notre alimentation est liée aux abeilles et aux autres pollinisateurs. Au-delà du miel, son rôle dans la pollinisation des fruits et légumes est essentiel. Alors préservons nos petites butineuses !
Au Pré des Abeilles – Anne-Laure Forgerit – Le Pré aux Veaux – 85690 NOTRE DAME DE MONTS
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