L’histoire du Marais Breton Vendéen
La Baie de Bourgneuf constituait la frontière entre le royaume de Poitou et celui de Bretagne. Elle était d’ailleurs connue sous le nom de Baie de Bretagne (d’où le nom de « marais breton » auquel l’adjectif « vendéen » a été ajouté par la suite pour marquer l’emprise territoriale du marais à 90% sur le département de la Vendée).
Cette baie autrefois recouverte des eaux de l’océan, abritait diverses îles telles que Noirmoutier, Bouin et Sallertaine. Au fil du temps, les dépôts de sédiments de la Loire et de la Charente ont progressivement rendu ces îles accessibles depuis le continent. Les habitants ont alors conquis la baie en érigeant des digues et canaux.
Aujourd’hui, le marais est traversé par des canaux et des prairies humides, situés quelques mètres en dessous du niveau de la mer. Il est ponctué de points surélevés qui ne sont autres que les anciennes îles. L’envasement progressif de la baie a mis un terme au commerce important du sel, car l’accès aux ports intérieurs devenait de plus en plus complexe. .
Peu à peu, l’eau salée a cédé la place à l’eau douce, et l’activité agricole a graduellement supplanté la production de sel. De grands polders agricoles ont été construits en façade maritime dès la fin du XVIIIe siècle. L’agriculture est aujourd’hui la première activité économique dans le marais. L’élevage extensif, principalement bovin avec notamment la race de vache « La Maraîchine », est présent sur tout le marais et est particulièrement adapté au milieu humide
La culture maraîchine et ses traditions
Habitat et mode de déplacement traditionnels, danses, costumes, musiques et fêtes maraîchines, patois local, la culture maraîchine est riche ! Voyez plutôt :
- La bourrine, l’habitat traditionnel : Reconnaissable à son toit de chaume, cette maison basse est souvent érigée sur un bas-côté de charraud (talus), afin d’être moins exposée aux vents marins.
La structure de la bourrine est construite grâce à des matériaux issus du marais. Les murs sont fabriqués à partir d’un mélange de roseaux, de sable et de terre crue. Ils sont recouverts d’un toit en roseaux. Il s’agit d’une demeure modeste, comprenant généralement une seule pièce, voire deux, servant à la fois de cuisine, de salle à manger et de chambre. Certaines bourrines sont toujours habitées de nos jours.
Pour un saut dans le temps et un aperçu plus vrai que nature de la vie quotidienne à l’époque, rendez-vous au Daviaud, à la Bourrine à Rosalie ou la Bourrine du Bois Juquaud.
- La yole, le mode de déplacement traditionnel : Le marais est quadrillé de nombreux canaux et étiers. Il est même souvent inondé l’hiver. On le qualifie alors de « marais blanc », tel un miroir d’eau.
Pour se déplacer dans ce milieu où l’eau est omniprésente, les maraîchins ont fait preuve d’ingéniosité : ils utilisaient la yole, petite embarcation légère à fond plat, se guidant l’aide d’une ningle (longue perche de bois).
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La ningle leur servait également à franchir les fossés à pied pour passer d’une berge à l’autre : le saut à la ningle. Une technique à admirer (et à tester, pour celles et ceux qui ne craignent pas de finir les pieds dans l’eau !) au Daviaud à La Barre de Monts.
- Les danses et musiques traditionnelles : Le Marais Breton Vendéen est doté d’un riche répertoire de musiques et de danses, dont « la maraîchine », danse traditionnelle pratiquée en ligne ou en cercle. Là encore, rendez-vous au Daviaud pour assister à une représentation de cette danse locale, et même y participer si vous vous sentez l’âme virevoltante lors de la « Nuit de la Danse ».
